Du temps des hommes du Péloponnèse, du temps des attachés case : le thème du masque n’a pas été délaissé, au contraire. Plus que jamais, il témoigne d’une ambiguité latente et d’un double jeu tantôt teinté d’ironie, tantôt de satire. Julien Mallan, plus connu sous le nom de « Seth » dans la muralosphère, perpétue le mythe du Dieu inconstant, amateur de déséquilibre et de confrontation tout au moins gênante, tout au mieux passionnante.
Son nom vous dira quelque chose si tant est que vous êtes un grand amateur des « Lascars », qu’il a co-signé en BD. Il vous dira quelque chose si, dimanches après dimanches, vous êtes avachis devant le poste de télé à regarder « Les Nouveaux Explorateurs » qu’il présente par moment sur Canal+. Et si on parle de Kapital, le livre de graffiti le plus vendu en France ? De Globe Painter, de Tropical Spray ? Non ?
Sa toile de prédilection s’apparente au mur. Pourtant, sa toile de prédilection n’est pas le mur : c’est la pellicule, le pixel, le rendu d’après réalisation. Loin d’être amateur d’un art égoïste, il se prête au jeu de la collaboration avec l’inconnu : la dame qui pose ici, les garçons aux doigts bleus par là, l’impromptu soldat chétif plus loin, là-bas.
Ce qui étonne -et donne à son oeuvre une toute autre dimension-, c’est l’utilisation d’un art dans un autre : la peinture dans la photo. L’ambiguité de la confrontation se retrouve là : le mélange entre le peint, ce qui reste ; l’homme, ce qui bouge. Un artiste qui bouge (France, Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil), des muraux qui restent; des grands thèmes qui bougent (politique, enfance, solitude, défiguration), un impact qui reste. Et qui vaut le détour, en images.
Amour et Démocratie
Démocratie
Pour plus d’informations sur le personnage, rendez-vous sur Globepainter.